D'après mesures

Exposition collective

 

Vernissage le samedi 14 octobre de 14h à 17h.


Commissariée par l’historienne de l’art Anne-Marie Belley, l’exposition est présentée simultanément à la Galerie de l’Université de Montréal et au Musée d’art contemporain des Laurentides (MAC LAU) et résulte de résidences de recherche-création à la Station de biologie des Laurentides de l’UdeM.


Pour la première fois de son histoire, la Station de biologie des Laurentides (SBL) de l’Université de Montréal offre à des artistes un accès unique à l’écosystème caractéristique du Bouclier canadien. Située à Saint-Hippolyte, dans les Basses-Laurentides, sur un territoire protégé d’une superficie de 16,4 km2, la SBL accueille depuis plus de cinquante ans des scientifiques d'horizons divers engagé·es dans la recherche empirique. Ces résidences artistiques deviennent ainsi une opportunité de recherche-création déterminante au sein d’un écosystème à la fois naturel et culturel. Aux fructueuses possibilités offertes aux artistes d’observer les phénomènes liés au développement des espèces végétales et fauniques à même leur milieu s’ajoutent celles créées par les échanges et les collaborations avec d’autres chercheur.ses en arts et en sciences.


Aujourd’hui, au terme d’une année ponctuée de séjours de résidence et d’ateliers (étés 2022 et 2023), les phénomènes à la fois organiques et mécaniques de la Station sont reproduits dans l’espace de l’exposition, au point de former un nouvel écosystème. C’est ce déplacement de la Station comme matière à transformer qui a été déterminant dans le choix de regrouper les pratiques de Félix Bernier, Laure Bourgault, Diane Morin et Ana Rewakowicz à la suite de l’appel de candidatures lancé en avril 2022. Dans l’énoncé de leur proposition, nature et culture se confondent. Le sujet devient leur démarche artistique comme moyen de reproduire la Station par la création de dispositifs médiatiques afin d’en révéler les formes à partir de ce qui échappe le plus au regard : l’expérience.


Entre terrain (recherche) et atelier (création), le programme de résidence prenait dès lors, au fil des actions menées par les artistes, une valeur d’ordre méthodologique où expérimentations et expériences se conjuguent dans une approche à la fois empirique (discipline) et ontologique (sensible). Ainsi dirigés, au moment d’engager un dialogue avec les chercheur.ses présent.es à la Station pour mener des études scientifiques (biologie, géographie), les échanges concernant les techniques et les technologies déployées sur le terrain ont permis aux artistes de prendre conscience de leurs points communs avec les scientifiques, en ce qui a trait notamment à la part d’incertitude proportionnelle au niveau d’expérimentation. Au contact de la Station comme laboratoire à ciel ouvert, techniques et technologies s’affilient à un objet plus grand que la nature comme sujet de représentation, soit l’expérience née de cette adéquation entre incertitude et expérimentation, qui ne se mesure pas.


Ainsi, les techniques et les technologies – en plus de leurs usages comme outils de mesure grâce auxquels la science, par sa rigueur méthodologique, s’est institutionnalisée au XVIIe siècle, ouvrant la voie au développement de connaissances fondées sur l’expérimentation avec la nature – se corrèlent de manière significative avec le processus de recherche entrepris par Ana, Diane, Félix et Laure dans le contexte du programme de résidence, et dont la difficulté consiste à relier intuition et raison. Suivant la formulation du sociologue des sciences Yves Gingras pour distinguer techniques et technologies selon leur filiation avec la nature du point de vue de son imitation intuitive (technique) et contre-intuitive (technologie), la démarche engagée par ces quatre artistes pour reproduire la Station en dehors de son environnement transforme l’espace public en outil D’après mesures.

 

Biographies des artistes 

Félix Bernier
Félix Bernier est un artiste interdisciplinaire originaire de Montréal qui habite présentement à Halifax. En incorporant sa formation en génie logiciel dans sa pratique, il explore l’impact des technologies numériques sur les environnements physiques et les relations sociales. En intégrant dans sa pratique photographique des éléments sculpturaux et des technologies numériques, il présente les relations complexes entre le physique et le virtuel. Il a terminé une maîtrise en arts visuels à NSCAD-Halifax en 2021. Il a, entre autres, exposé individuellement à l’Anna Leonowens Gallery et à The Craig Gallery, à Halifax. En 2021, il a été nommé pour le prix Outstanding Student Achievement in Contemporary Sculpture de l’International Sculpture Center en 2021 et a reçu en 2020 la Bourse d’études au niveau de la maîtrise du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG).
Site internet : https://www.felixbernier.com/

Laure Bourgault
Laure Bourgault est une artiste, réalisatrice et chercheuse qui vit et travaille à Tiohtià:ke/Montréal. Ancré dans une approche collaborative et archivistique, son travail récent porte sur les infrastructures énergétiques, les nationalismes et l’instrumentalisation de la nature au sein des imaginaires politiques. Elle a récemment pris part à des résidences et présenté son travail à Est-Nord-Est (Saint-Jean-Port-Joli), à AXENÉO7 (Gatineau), à L’Œil de Poisson (Québec), à l’Arxiu Comarcal de l’Urgell (Catalogne) et à la galerie Justina M. Barnicke (Toronto). Depuis 2018, elle coédite avec AM Trépanier la plateforme éditoriale Cigale, qui soutient l’écriture expérimentale, documentaire et critique.
Site internet : https://laurebourgault.com/

Diane Morin
Originaire de la région de Kamouraska au Québec, Diane Morin vit et travaille à Montréal. Elle détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval (1998) et une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia (médias libres, 2003). Son travail a été exposé individuellement et collectivement à Montréal, ailleurs au Canada et à l’étranger, notamment à CIRCA (Montréal, 2013), OBORO (Montréal, 2019) et Paved Arts (Saskatoon, 2022) et lors d’expositions collectives, notamment Installations au Musée national des beaux-arts du Québec (Québec, 2015). Elle a participé à de nombreuses résidences d’artistes, dont celles d’Opekta (Cologne, Allemagne, 2014), du Nordisk Kunstnarsenter (Dale, Norvège, 2017) et de DAÏMÔN (Gatineau, 2022). En 2015, elle a reçu le Prix en art actuel du MNBAQ.
Site internet : http://dianemorin.ca/

Ana Rewakowicz
Ana Rewakowicz est une artiste-chercheuse interdisciplinaire d’origine ukrainienne née en Pologne. Sa pratique artistique se concentre sur la création de différentes plateformes d’engagement utilisant l’imagination, la poétique, la technologie et la participation. Rewakowicz a obtenu son doctorat à l’École polytechnique de Paris, où elle a collaboré avec des scientifiques dans le cadre d’un projet portant sur le problème de la diminution des sources d’eau douce dans le monde et a exploré des méthodes alternatives de récupération de l’eau du brouillard. Elle a exposé au Canada, en Europe, en Amérique du Sud et aux États-Unis, et a obtenu plusieurs bourses et prix. Ses œuvres ont été présentées dans des revues, des films et des livres publiés par ZKM, Phaidon et Routledge.
Site internet : https://rewana.com/

Commissaire 


Anne-Marie Belley
Anne-Marie Belley est chercheuse et commissaire d’exposition. Son projet L’art est vivant, un cycle de quatre expositions (Galerie Les Territoires en 2013, Maison des arts de Laval en 2016, Centre d’exposition de Val-D’Or en 2017 et Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s en 2018), constitue une étude de cas pour sa thèse consacrée à la pratique de l’histoire à l’ère de l’art biotechnologique, qu’elle complète au département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal.


L’art est vivant a été composé de pratiques artistiques et scientifiques du Québec qui engagent de nouvelles dynamiques entre formes et matières dans les rapprochements avec la vie, ainsi qu’entre les revendications et les enjeux de la modernité. Elle est membre-chercheuse de Fluxmedia (Université Concordia), de Figura – Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire (UQAM) et de NT2 (UQAM). Elle a été récipiendaire de bourses d’excellence du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) et du Programme de formation scientifique dans le Nord (PFSN).


Crédits et remerciements

Anne-Marie Belley, Félix Bernier, Diane Morin et Ana Rewakowicz remercient le Conseil des arts du Canada pour son soutien.

Ana Rewakowicz remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son appui financier.

Diane Morin remercie Geotop – Centre de recherche sur la dynamique du système Terre, DAÏMÔN – Centre d’artistes autogéré ainsi que le Centre SAGAMIE – Centre de production en art actuel pour leur soutien.

 

14
octobre 2023
au
7
janvier 2023
Heures

Mardi au samedi 12H - 17H

Dimanche 12H - 16H

Lundi Fermé

Coûts

Droit d'entrée flexible - Payez le montant que vous souhaitez (min. 2$)

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